LA décroissance choisie
Des pistes de solutions pour bâtir une société plus juste et écologique
Maintenant que la table du statu quo est mise, comment s’en sortir, de cette méga-machine capitaliste? Vers où aller?
Et surtout que voulons-nous?
Si c’est d’un monde plus soutenable, juste et démocratique, choisir la DÉcroissance semble la meilleure issue. Il s’agit alors de produire moins, partager plus et décider ensemble [Abraham, Y.-M. (2019). Guérir du mal de l’infini : Produire moins, partager plus, décider ensemble. Éditions Écosociété]
Mais comment plus concrètement mettre en œuvre ce projet politique de la décroissance ?
Tirées de travaux des disciplines de la sociologie, de la philosophie, de la géographie et particulièrement de la perspective écoféministe décoloniale, explorons 5 pistes de solutions à organiser et décider ensemble. Ces pistes sont toutes essentielles et interdépendantes les unes des autres.
1. PRODUCTION DE SUBSISTANCE
Pour réfléchir, décider et s’organiser ensemble, trois interrogations sont primordiales.
1
De quoi avons-nous existentiellement besoin pour vivre au quotidien?
2
Comment produire ou accéder à ce que nous venons d’identifier comme nécessité / Et comment s’y prendre pour perdurer comme espèce?
(c’est-à-dire comme produire de manière soutenable en nuisant le moins possible)
3
Qui doit assumer cette production dont on ne peut se passer?
C’est sans doute LA PERSPECTIVE DE SUBSISTANCE – élaborée au milieu des années 70 par les écoféministes Maria Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen – qui répond à nos 3 interrogations de la manière la plus aboutie et radicale. Radicale entendue comme remontant à la racine du problème ou de la question.
La subsistance, à l’origine, signifie la vie qui perdure et désigne également ce qui est nécessaire à notre existence.
Ces 2 chercheuses sus-nommées – l’une sociologue et l’autre anthropologue – en rétrospective, étaient décroissancistes avant l’heure.
Fait absolument incontournable, leur perspective de la subsistance s’est entre autre construite au contact direct du vécu et des aspirations d’émancipation des personnes qui ont trop peu – voir pas du tout – voix au récit dominant de l’histoire et qui sont écrasées par celui-ci. C’est-à-dire les femmes et les Autochtones du Sud global.
Quoi produire ou quoi se procurer?
À la question « Quoi produire ou quoi se procurer », la perspective de la subsistance répond en elle-même assez clairement. Nous avons existentiellement besoin de produire de la nourriture, accéder à de l’eau potable, nous loger, nous vêtir, nous soigner, et disposer de lieux pour se rassembler afin de socialiser, nous éduquer, créer.
Tout de suite, cette première réponse redonne au travail dit de reproduction l’importance qui lui revient. Ce travail vital souvent gratuit ou mal payé, majoritairement fourni par les femmes et les personnes du Sud global comme évoqué dans la section sur les injustices intragénérationnelles.
La grève des CPE illustre malheureusement bien la dévalorisation du travail essentiel à la petite enfance, majoritairement portée par des femmes.
Comment produire sans nuire aux autres et aux suivants?
À la question « Comment produire sans nuire aux autres et aux suivants », la perspective de la subsistance exige d’accéder localement à la terre et aux ressources qu’elle recèle, donc de reprendre la terre à la grande entreprise et à l’État.
Cela implique aussi de produire le plus possible par sa propre force et d’accéder aux moyens ou aux techniques de production nécessaires pour y parvenir. Nous reviendrons plus loin sur le type de moyens soutenables à privilégier.
Forcément, quand nous produisons par nous-même, une auto-limitation s’opère puisque la production excessive ne vaut pas le surcroît d’effort. Et enfin, il s’agirait de ne plus produire selon le salariat capitaliste afin de sortir de la dynamique de domination qui permet aux uns de faire faire aux autres. Sortir du chantage par le salariat. À court terme, le principe de revenu inconditionnel d’existence attribué à la personne (et non pas à se qu’elles produisent) accompagné de l’établissement d’un revenu maximal acceptable pour éviter que les richesse ne continuent à être accaparées par les mêmes, sont des moyens concrets pour sortir du salariat capitaliste. À moyen terme, la mise en place de productions conventionnées par les travailleur·euses – c’est-à-dire un travail décidé par les travailleur·euses, dont les manières de produire, ce qui est produit, pour qui et comment, puis la distribution des fruits du travail – permettrait une organisation de la communauté fondée sur des pratiques à vocation sociales coordonnées entre elles pour que tout le monde puisse se réaliser et accéder à ce dont toutes et tous ont besoin pour vivre dignement. La cohabitation s’organiserait en quelque sorte en confédération de communs de subsistance. Pour aller plus loin au sujet du travail à vocation sociale comme vecteur de sécurisation et d’autonomie locale, écouter l’épisode du podasct Circular Metabolism (c’est en français, ne vous laissez pas distraire par le nom) où l’animateur reçoit Bernard Friot, sociologue et économiste.
Qui produit?
·Ce qui mène à notre troisième question « Qui produit? ».
Eh bien nous tous et toutes, de manière partagée équitablement entre les genres, à la hauteur des capacités et aussi selon les intérêts de chacun et chacune. À chacun·e ses besoins selon ses moyens.
Ce NOUS, il est collectif et en interdépendance puisque l’idée n’est pas non plus que chaque personne doive tout produire ce dont elle dépend pour sa subsistance.
Il s’agit de relocaliser une production soutenable assumée et décidée collectivement.
EXEMPLE
Pique-nique bénéfice organisé par la ferme de La Dérive qui fournit des légumes frais au cuisinier du Répit du passant et au frigo libre de Atout Services Rimouski - SAIME.Au Bas-Saint-Laurent, il y a la Ferme de la Dérive. Sur cette ferme à but non lucratif de taille modeste, on produit une grande variété de légumes et bientôt des petits fruits adaptés à notre région.
On y trouve aussi des poules, des coqs, des œufs. Le foin récolté sur place est donné aux chèvres qui nourrissent le sol avec leur fumier et des cochons, puis depuis peu des moutons sont prévus pour désherber. La plupart des travailleur·euses vivent sur place ou à courte distance, se nourrissent en grande partie de ce qu’ils et elles produisent et transforment – en plus de participer à nourrir la localité.
Les mangeurs et mangeuses (désigné·es ainsi au lieu de consommateur·ices) sont invité·es à hauteur de leurs moyens et sur une base volontaire à financer une production supplémentaire pour aider à fournir gratuitement et directement des aliments frais et sains aux personnes vivant en situation de pauvreté et d’itinérance.
La Dérive appelle de plus en plus les mangeur·euses à contribuer aux réflexions sur ce qui est produit, mais aussi à mettre directement l’épaule à la roue lors de corvées solidaires, afin de renforcer graduellement un lien d’interdépendance en dehors de la logique capitaliste
2. COMMUNS
La production de subsistance, soit, mais comment l’organiser? Cette question nous amène à la deuxième piste de solution : s’organiser par l’entremise de COMMUNS.
Selon la synthèse proposée par le professeur et chercheur Yves-Marie Abraham, dans son livre Guérir du mal de l’infini, l’idéal-type du commun présenterait quatre caractéristiques :
1)
C’est un collectif de personnes qui se rassemblent pour répondre à des besoins (que ce soit, se loger, se nourrir, s’éduquer, se reposer, créer, etc.) par et pour elles-mêmes sans faire intervenir l’État ou l’entreprise privée. Il s’agit d’autonomisation collective.
2)
Les moyens de production nécessaires pour répondre aux besoins sont sous la responsabilité des membres du commun, mais ne sont la propriété de personne. C’est de la communalisation.
3)
La manière de se répartir les fruits de la production ou de décider en général à l’intérieur du commun se fait de la manière la plus directe possible, c’est-à-dire, tout simplement, qu’un humain égale une voix. Il s’agit d’une démocratisation radicale.
4)
Les relations entre les membres du commun en sont d’entraide et de solidarité et non pas de domination et de compétition. C’est le principe de coopération.
Évidemment, il n’y a pas de commun parfait possible étant donné le monde problématique dans lequel nous sommes coincé-es.
Exemple
Il existe toutefois des projets qui se dirigent franchement dans cette direction émancipatrice. plus haut, nous présentions la Ferme De la Dérive. Une des raisons pour lesquelles elle peut oeuvrer comme elle le fait, c’est qu’elle fait partie de Sageterre. Sageterre est une terre qui a été mise en commun grâce à ça forme juridique, c’est-à-dire une Fiducie à mission d’Utilité Sociale Agroécologique et Éducative. Ou FUSA.
De cette façon, cette terre est libérée du marché privé spéculatif et des fiduciaires s’assurent que la terre ne déroge pas de sa mission : protéger, entretenir, valoriser ce lieu mis en commun pour accueillir, nourrir et servir de lieu d’apprentissage pour la communauté.
À Sageterre, on trouve donc du logement et de l’accès abordable à la terre pour les membres bénéficiaires. Ces membres sont responsables de projets à vocation communautaire qui s’organisent entre eux pour partager les espaces, les outils, l’entretien et la prise de décision.
Sous la responsabilité de la ferme de La Dérive, se coconstruit un projet très porteur d’autonomie alimentaire locale. Un kiosque de frigos et congélateurs en libre service où des producteur·ices et transformateur·ices des alentours (Saint-Cyprien, Bic, Saint-Valérien) déposent leurs produits en complémentarité plutôt qu’en compétition. Ce commun de distribution permet aux producteur·ices de partager l’infrastructure locale, simple, centrale de distribution pour rejoindre des mangeureu·ses qui bénéficient d’une offre complète (œufs, tempeh, sauces, herbes, viande, pizzas artisanales, fleurs coupées, produits de l’érable, petits fruits, etc.) réunie en un seul lieu à prix abordable puisque cette organisation de la distribution se réalise à peu de frais. Autour de cette initiative, c’est une véritable entraide en circuit court d’autonomie alimentaire complémentaire et locale qui émerge.
Autres exemples d’initiatives locales tendant vers les communs :
Enchaînons avec la 3e piste de solution laissée en suspend plutôt : Vers quels types de moyens ou de techniques se tourner pour une production de subsistance communalisée?
Quelles techniques pour ne pas subir une production atteinte de gigantisme, dont nous deviendrions à la fois victime et dépendant·e?
3. LES BASSES TECHNOLOGIES (LOW-TECH)
Plutôt que la high-tech, c’est du côté des low-tech ou basses technologies que nous avons intérêt à nous tourner.
L’idée n’est pas d’être contre la technologie ou technophobe, mais bien d’appréhender nos moyens de production de manière critique. Parce qu’il s’agit bien d’un problème d’ordre politique.
Cette critique est essentielle dans un capitalisme industriel qui a intérêt à créer et nous vendre des besoins – ou à inventer des solutions auxquelles il faut ensuite trouver des problèmes, comme avec l’intelligence artificielle.
Cette fuite en avant technologique nous rend dépendant des experts pour gérer des solutions et des problèmes de plus en plus complexes.
Pour citer Ivan Illich dans La convivialité :
Si les outils ne sont pas dès maintenant soumis à un contrôle politique, [...] la liberté et la dignité de l’être humain continueront à se dégrader, ainsi s’établira un asservissement sans précédent de l’homme à son outil.
Ivan Illich
Bernard Friot, mentionné plus haut, appelle au droit à la propriété patrimoniale, c’est-à-dire le droit des citoyen·nes de décider ensemble quels outils, moyens de production et infrastructure seront construits pour un territoire et laissés à celles et ceux qui nous suivront. Cela permettra d’empêcher qu’un monstre comme l’ia générative ne soit imposé à l’humanité, juste parce que c’était possible de le faire.
Donc, en réponse à ce problème d’ordre politique, il y a, comme nous le mentionnions, Les basses technologies.
Ce sont des moyens ou techniques conviviaux pour le dire avec Illich, en cela qu’ils sont suffisamment simples pour être compris et maîtrisés par les personnes qui les utilisent, qu’ils sont robustes pour durer dans le temps, réparables, accessibles et partageables autant que possible, qu’ils sont construits localement avec des ressources idéalement locales et que leur fonctionnement repose également sur une infrastructure locale.
Exemple
À titre d’exemple concret, toujours en surfant sur l’alimentation puisque c’est central à notre subsistance, il y a L’Atelier paysan, en France.
L’Atelier Paysan est une coopérative qui accompagne les producteurs – productrices dans le choix, la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne. L’objectif est de retrouver collectivement une souveraineté technique – une autonomie par la réappropriation des savoirs et des savoir-faire. Donc sortir de la dépendance des grosses industries et de leurs experts.
Nous le voyons partout, les agriculteur·ices sont poussé·es à se procurer des tracteurs géants, hyper sophistiqués, bourrés d’électronique auxquels non seulement ils et elles doivent adapter leur production, c’est-à-dire en l’uniformisant, mais en plus ils doivent produire encore plus pour rembourser leurs machines et couvrir les frais de maintenance spécialisée qu’il·elles n’arrivent plus à faire elles·eux-mêmes. Ces cultures immenses isolent et épuisent tout en contaminant tant les sols que les agriculteur·ices.
C’est pour contrer cela que l’Atelier Paysan appelle à Reprendre la Terre aux machines comme l’indique le titre de leur manifeste [L’Atelier Paysan. (2021) Reprendre la Terre aux machines. Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire, Le Seuil].
D’ailleurs, historiquement en Occident, la différenciation entre l’agriculture et la paysannerie relève simplement d’une technique langagière! La paysannerie a été de plus en plus dénigrée dans le discours des dominants, en l’identifiant comme arriérée, figée dans le passé et inculte. En effet, les paysan·nes se méfiaient de l’emprise de l’industrialisation dans les villes, donc appréhendaient les technologies avec prudence pour protéger leur autonomie. Les agriculteurs, eux, surtout de grands propriétaires terriens, étaient associés à la productivité et au progrès technique, considéré comme seule voie sensée et évoluée dans la quête de la maîtrise de la nature. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, surtout après avoir lu que Paul Saint-Pierre Plamondon envisage de régler le «problème de dépendance» aux travailleurs étrangers temporaires en les remplaçant par des robots. Mais bref, si vous désirez approfondir cette réflexion sur la paysannerie et les technologies dans l’histoire, cette discussion entre l’historien François Jarrige et l’Atelier Paysan est fortement recommandée :
4. Démocratie directe
municipalisme libertaire
Comme évoqué depuis le début, les questions de subsistance, de communs et de moyens de production sont interdépendantes et intrinsèquement politiques.
Ce qui implique de déterminer à quelle échelle décisionnelle il demeure cohérent d’aller pour tendre vers un idéal démocratique dans une perspective de décroissance, donc de production de subsistance. Cette réflexion est nécessaire parce que nous ne pouvons pas complètement concevoir une production de subsistance, notamment au niveau alimentaire, sans prendre du recul par rapport au système décisionnel global dans lequel nous sommes.
Bien que critiquable en plusieurs aspects (notamment celui de la technologie), il y a énormément à aller chercher du côté du municipalisme libertaire théorisé par Murray Bookchin et synthétisé par sa compagne Janet Biehl. C’est notre 4e piste de solution.
À gros traits, il s’agit d’une reprise en charge complète de la politique par la population locale. En d’autres termes : aller vers la démocratie directe.
Les décisions d’intérêt public se délibèrent en assemblées populaires de quartier ou de municipalité. Les assemblées désignent des délégué-es (et non pas des représentant·es) qui ensuite vont porter la voix de l’assemblée à une échelle territoriale plus large, dans une « assemblée d’assemblées » selon un modèle de confédération.
Et si l’assemblée ou la population n’est pas satisfaite de leurs délégué-es, leur mandat est révocable.
Exemple
Pour aller dans le concret, voyons ce qui se fait dans la région du Chiapas au Sud du Mexique. Là-bas, on ne parle pas en termes occidentaux de démocratie directe ou de municipalisme libertaire, mais en pratique, c’est très semblable. On parle plutôt de communautés indigènes autonomes. Des paysan·nes indigènes persécuté·es et massacré·es par l’État et des propriétaires terriens, se sont organisé·es avec l’armée zappatiste de libération pour reprendre, en 1994, leur autonomie sur leurs terres. Depuis, plusieurs centres indigènes autonomes, que l’on pourrait comparer à des petites municipalités ou des villages, s’auto-organisent pour fournir par eux-mêmes ce qu’ils revendiquaient, c’est-à-dire : « travail, terres, logement, nourriture, soins de santé, éducation, indépendance, liberté, démocratie, justice et paix ».
Leur slogan est « Ici le peuple commande et le gouvernement obéit ».
C’est un exemple assez parlant de libération par l’autonomie collective de subsistance, qui met également en relief la nécessité d’une auto-défense organisée et rotative.
Des groupes citoyen s’organisent déjà au Bas-Sait-Laurent :
dont la prochaine se tient le 11 mais 2025!
Les assemblées populaires de Trois-Pistoles
5. La Biorégion
Comment délimiter cet espace à l’intérieur duquel des communautés ou municipalités pourraient démocratiquement et en interdépendance, produire leur subsistance?
Et c’est cette question du territoire qui complète nos 5 pistes de solutions.
Il s’agit là d’une question de taille.
Un territoire trop petit risque de rendre l’autonomie locale difficile, mais trop vaste, c’est la démocratie, la culture, la liberté et la soutenabilité technique qui risquent d’être fragilisés.
Le concept de la biorégion, élaboré en Californie dans les années 60-70 offre une perspective fort intéressante.
Selon Yves-Marie Abraham, une biorégion est « un territoire naturel relativement homogène et autonome sur le plan écologique, habité par une population qui en tire sa subsistance à long terme, dans un souci de justice et d’autonomie. »
Donc plutôt que rigides et déterminés de manière arbitraire comme le sont nos frontières administratives d’État ou de MRC, les contours d’une biorégion ont une cohérence naturelle. Ils sont plus flexibles.
Un bassin versant, par exemple, pourrait délimiter un territoire biorégional, comme l’illustre la carte du territoire ancestral des Wolastoqey qui se dessinait autour du Fleuve Wolastoq/Saint-Jean.
D’ailleurs, la répartition des peuples autochtones en Amérique du Nord – avant la colonisation – suivait ce que nous ne théoriserons que beaucoup plus tard.
Justement, les penseurs de ce concept ont théorisé la biorégion au contact de nations autochtones desquelles ils et elles se sont beaucoup inspiré·es. Il faut constater avec humilité qu’à ce niveau-là encore nous n’inventons rien!
Sinon, les contours peuvent suivre une chaîne de montagnes comme c’est le cas de la biorégion de la Cascadia qui « existe » depuis 1972, avec des centres, des municipalités et des communautés s’affichant comme cascadiens plutôt qu’états-uniens ou canadiens.
Cette biorégion longe la côte Ouest du Nord de la Californie jusqu’au sud de l’Alaska en passant par la Colombie-Britanique.
Le concept de biorégion renvoie à vivre du lieu où l’on vit et non pas de vivre d’autres lieux qu’on exploite. Cette manière d’habiter exige de connaître son milieu de vie sous toutes ses coutures, pour vouloir en prendre soin et le protéger contre la destruction. Dans nos milieux hyper artificialisés, particulièrement en ville et pire encore en métropole, connaître et vouloir lutter pour le territoire dont nous dépendons, est rendu très difficile, parce qu’il y a une perte de contact avec le réel.
Mais des groupes se mobilisent toujours!
Contre la prolongation de l’autoroute 20 et l’amélioration de la route 132 :
Le groupe de protection de la forêt de Pointe-Au-Père
Nous venons de parcourir rapidement 5 pistes de solutions qui pourraient former la base d’un programme pour aller vers des sociétés de décroissance organisées autour d’une production de subsistance. Dans un monde rendu si complexe et artificialisé qu’une grande partie des êtres vivants, dont nous faisons partie, n’y est plus adapté, l’originalité de ces pistes vient probablement de leur évidence et de leur simplicité.
Nous sommes plusieurs à nous mobiliser depuis des années pour coconstruire le monde dont nous voulons vraiment. Place à l’organisation ensemble ici et maintenant, tout le temps, pas seulement aux quatre ans parce que… c’est urgent, mais surtout, c’est franchement ENTHOUSIASMANT!
VIVE LA DÉCROISSANCE CHOISIE!
